Hôtels particuliers - précédent : Maison des Archers - suivant : Hôtel Saint-Simon

L'hôtel de Bardines

remparts

L'imposante façade de l'hôtel de Bardines sur la rue de Beaulieu (anciennement des Cordeliers) comporte trois parties : au centre, un corps de logis entre deux pavillons d'angle de plan carré à toit pyramidal est orné d'une impressionnante galerie au-dessus d'un rez de chaussée à trois travées : derrière un appui à balustres s'élèvent deux grandes colonnes entre deux piliers accolés aux tours latérales ; aux volutes des chapiteaux composites pendent des guirlandes de feuillages ornant la corbeille, nue ; cette colonnade supporte une architrave et un entablement mouluré soutenant un attique à balustres avec quatre urnes, ornées également de guirlandes. Cette partie illustre parfaitement les tendances architecturales néo-classiques de la fin du XVIIIe siècle. A droite, un autre bâtiment à deux étages s'inscrit également entre deux tours ; la façade simple et nue, à trois travées, comporte seulement deux cordons moulurés horizontaux séparant les étages. A gauche, un vaste porche, entre la tour d'angle et un bâtiment abritant probablement des communs, ouvre sur un grand parc.

Le bâtiment a été attribué, sans fondement, à l'architecte Jean-Marie Vallin de la Mothe, qui a embelli Saint-Petersbourg et terminé sa vie à Angoulême. Construit pour un membre de la noblesse angoumoisine (M. de Bardines), il fut rapidement acheté par Jean Valleteau de Chabrefy, maire d'Angoulême en 1790, puis président du conseil du nouveau département de Charente. Il devint évêché au début du XIXe siècle, avant que la construction de la nouvelle préfecture par Paul Abadie père (1832) ne permette à l'évêque de réoccuper l'ancien évéché (actuel Musée des Beaux-Arts). C'est en tout cas le plus important hôtel particulier existant à Angoulême dans son état originel. Il est d'ailleurs le plus imposé selon les registres fonciers de 1790-91 retour.