les places - précédent : place du Minage - suivant : place Henri-Dunant
Ces places correspondent à l'espace occupé par les fortifications extérieures du Château, les bastions Nord et Ouest appartenant à l'enceinte du Duc d'Epernon, de la fin du XVIe siècle. A la charnière des deux sites se trouvaient l'église St Antonin, fondée en 1234, ainsi que son cimetière, à l'emplacement actuel d'une banque et de l'entrée du parking souterrain. A partir des années 1770 l'ensemble de cet espace fut l'objet d'un réaménagement important, comme celui du Parc à proximité (actuelle place New York). Les fortifications furent rasées et les abords du Château ainsi dégagés transformés en places.
Au Nord et à proximité immédiate de l'entrée du Château, est construite en 1780, sur ordre du Comte d'Artois, la nouvelle halle en remplacement de celle du Palet abandonnée. C'est une suite d'échoppes accolées au vieil édifice, formant une vaste arcade, et qu'on appela la boucherie. Sur la place attenante, cadre de marchés de plein air, des pierres plates disposées en hémicycle servent d'étals aux charcutiers et aux marchands de poissons et coquillages. Mais cette nouvelle halle n'aura qu'une brève existence : constatant son état de délabrement, la commune décide sa destruction qui débute en 1854. Celle-ci est totalement achevée à l'occasion de la construction du nouvel Hôtel de Ville remplaçant le Château, inauguré en 1870 et dominant la nouvelle place. C'est sur cette place de l'Hôtel de Ville que dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1944 une foule immense se rassembla pour fêter la Libération d'Angoulême.
À l'Ouest il faut attendre les années 1806-08 pour qu'une grande place soit aménagée, à la suite de la destruction de l'église St Antonin et du transfert de son cimetière. L'espace ainsi dégagé devient le marché neuf, vaste marché de plein air qui prolonge et complète celui du Château. Le site fut même alors le premier de la ville à recevoir des trottoirs. En mai 1885 est érigée la statue du docteur Bouillaud (1796-1881), oeuvre de R. Verlet. Elle honorait la mémoire d'un notable angoumoisin qui fut médecin, chercheur, auteur de plusieurs traités et député de la Charente, dont la place prit naturellement le nom; déplacée en 1930, elle est saisie par les Allemands en 1942 pour être fondue.
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, de nouveaux immeubles embellissent les deux places. Ainsi est inauguré en 1900, face à l'entrée de l'Hôtel de Ville, le Grand Café de la Paix, oeuvre des architectes Barbaud et Bauhain. Si l'enseigne a changé, on peut toujours admirer sa façade Art Nouveau particulièrement riche. L'endroit resta longtemps un des hauts lieux de la vie angoumoisine. A l'Ouest de la place Bouillaud la nouvelle Chambre de Commerce est construite entre 1908 et 1912. retour